A l’occasion de la sortie en salles le 9 avril prochain du film éponyme de la réalisatrice Shin Su-won (cliquer ici pour voir la fiche du film et notamment lire l’article de Marie-Orange Rivé-Lasan, maître de conférences spécialiste de la Corée), un éclairage sur le contexte social du film s’impose. Et surtout, qu’est-ce que le Suneung ?
Suneung [suːnʌŋ] : examen national d’entrée à l’université, qui détermine l’accès des élèves à l’enseignement supérieur (sorte d’équivalent du baccalauréat en France mais beaucoup plus compétitif et pressurisant car c’est seulement en fonction des résultats à cet examen qu’un élève pourra envisager de choisir son orientation). L’examen se répartit en cinq matières se déroulant sur 9 heures en une seule journée : le coréen, les mathématiques, l’anglais, les sciences sociales et les sciences dures.
Le jour de l’examen, considéré comme déterminant pour l’avenir des jeunes Coréens, toute une organisation nationale est mise en place : pour garantir une fluidité des arrivées aux centres d’examen, les heures d’ouverture des institutions publiques et des grandes entreprises sont repoussées d’une heure et la police est mobilisée pour le transport d’urgence des élèves en retard. La circulation à moins de 200 mètres des centres d’examen est interdite et les décollages et atterrissages d’avions sont interrompus durant 40 minutes lors de l’épreuve d’écoute d’anglais.
Poussés par leurs parents, la plupart des élèves mènent ainsi une vie spartiate vouée aux études et à la réussite de l’examen qui leur permettra d’être admis à l’université et déterminera leur avenir (ils étudient ainsi en moyenne 50 heures par semaine, soit 16 de plus que la moyenne des pays de l’OCDE). Dans cette course effrénée à la performance, le système public se retrouve complètement dépassé. Un gigantesque réseau d’établissements de tutorat privés, les hagwons, s’est développé en parallèle au fil des dernières décennies. Leur but : offrir aux élèves l’avantage qui leur permettra de se démarquer lors des examens d’entrée à l’université, par le moyen de cours d’anglais, de mathématiques et de sciences, surtout. Environ trois élèves sur quatre y ont recours. Véritable industrie, les quelque 100 000 hagwons du pays génèrent 2 % du PIB, et y étudier coûte en moyenne 2 500 euros par élève et par an. Les enfants de parents fortunés fréquentent des hagwons dès l’âge de quatre ans.
Parmi les pays développés de l’OCDE, c’est en Corée du Sud que le taux de suicide chez les jeunes est le plus élevé (1,5 fois de plus qu’au Japon), la principale raison citée par ces derniers pour envisager le suicide étant la pression scolaire…
Quelques articles relatifs au Suneung :
Agence de presse Yonhap
Libération
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